Avis recueillis le 17 mars 2025 dans l’émission « La Matinale », via l’application CVox.
La déclaration du Premier ministre François Bayrou, ce dimanche 16 mars 2025, a provoqué une onde de choc. En affirmant qu’un retour à l’âge de départ à la retraite à 62 ans était hors de question, il a suscité colère et incompréhension tant du côté des syndicats que de l’opposition. Alors faut-il revenir à 62 ans ? Est-ce seulement réalisable ?
Retour à la retraite à 62 ans : une mesure souhaitée par une partie des Français
Pour une partie de l’opinion, revenir à la retraite à 62 ans est non seulement possible mais aussi nécessaire. Didier Gaitanaros, d’Écouflant (Maine-et-Loire), en est convaincu : « Le retour de la retraite à soixante-deux ans est possible, il suffit de renflouer les caisses. De l’argent, on peut en trouver ! La France n’est pas la vache à lait de l’Europe. Il suffit de supprimer toutes les allocations versées aux étrangers en situation irrégulière, qui coûtent entre 700 et 800 euros par mois. Remettons cet argent dans les caisses de retraite ! »
Dando, de Perpignan (Pyrénées-Orientales), propose une autre piste : « Oui, le retour de l’âge de la retraite à 62 ans, voire à 60 ans, est possible. Mais pour cela, il faut passer aux 40 heures par semaine. Travailler 40 heures quand on a 20 ans, c’est faisable, mais au-delà de 60 ans, 35 heures deviennent compliquées. Si on fait le calcul, il y aurait beaucoup plus de cotisations avec quarante années à 40 heures semaine. »
Christian, de Jonquières (Hérault), abonde dans ce sens et dénonce avant tout le manque d’évolution des salaires : « Ce qu’il faut faire, c’est quand même augmenter les salaires. Depuis les années 80, il n’y a quasiment pas eu d’augmentation salariale notable. Déjà, premier point : les augmentations de salaire. Ensuite, une réduction des charges pour les patrons. On est le pays le plus taxé au monde ! »
Un retour jugé irréaliste par d’autres
À l’opposé, d’autres estiment qu’un retour en arrière serait une erreur monumentale, notamment au regard de la situation économique du pays. C’est le cas de TigerCed, de Montreuil (Seine-Saint-Denis), qui tranche : « Il faut se rendre à l’évidence : c’est une folie de penser qu’on pourrait revenir à 62 ans. Aucun pays en Europe ne peut le concevoir, surtout pas la France, qui est en pleine crise financière avec une dette publique énorme. On ne peut pas prendre ce genre de mesures, il y a des dépenses plus urgentes et des économies à faire. »
Dimitri Bonnet Gillard, de Jazeneuil (Vienne), partage cette vision et se montre catégorique : « Non, chez nous, on ne remettra pas la retraite à 62 ans. Il faut arrêter de rêver. Ça m’étonnerait fort que qui que ce soit revienne dessus. »
Jean-Pierre, de Cerny (Essonne), rappelle quant à lui le cadre européen : « Pour moi, c’est impossible. Nous sommes déjà le seul pays en Europe où la retraite est à 64 ans ! Monsieur Bayrou a bien roulé tout le monde dans la farine avec son conclave, il a juste prolongé son sursis. C’est un malin ! »
Un compromis possible ?
Entre ces deux camps, certains Français s’interrogent sur la nécessité de trouver un terrain d’entente. Pierre, de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), estime que le débat sur la retraite détourne des problèmes plus pressants : « On s’agite contre cette retraite à 64 ans, mais le plus important, c’est de s’occuper du pouvoir d’achat, des entreprises qui vont mal, de la fonction publique, des écoles, de l’insécurité. On devrait se concentrer sur ça en priorité ! »
Taillefer, d’Albi (Tarn), souligne quant à lui l’importance de mieux gérer les finances publiques : « Avec toutes les dépenses publiques qu’il y a, des économies devraient être faites pour permettre ce départ. C’est une trahison de Bayrou. »
Enfin, certains comme Karine, de Gassin (Var), estiment que l’âge de 62 ans est trop bas compte tenu de l’évolution de l’espérance de vie : « La retraite à 62 ans, c’est trop tôt. Les gens sont encore en très bonne santé et vivent de plus en plus longtemps. Il faut bien financer ces pensions qui vont durer des décennies ! »