Le 24 avril 2025, le drame survenu au collège-lycée Notre-Dame de Toutes-Aides à Nantes, où Justin P., décrit comme dépressif, a poignardé mortellement une camarade avant de blesser trois autres élèves, a bouleversé la France ces dernières heures. Cet événement tragique a ravivé un débat devenu familier : celui de l'installation de portiques détecteurs de métaux à l'entrée des établissements scolaires. Le Premier ministre François Bayrou a estimé ce 24 avril 2025 que l’installation de ces dispositifs constituait « une piste » pour éviter de nouveaux drames.
Un peu plus d'un an auparavant, l'assassinat de Dominique Bernard à Arras avait déjà enclenché un vaste audit de la sécurité des écoles. Cinq cents établissements « à risques » avaient été identifiés, dont près de 400 équipés de portiques « anti-intrusion ». Mais à la lumière des événements récents, comme l'agression d'une lycéenne en janvier 2025 à Privas, la blessure grave d'un lycéen en février 2025 à Bagneux, et la mort d'un autre jeune en mars 2025 à Yerres, l'idée de généraliser ces dispositifs ressurgit avec force. Les téléspectateurs de La Matinale de CNEWS ont tranchés sur cette question.
Une jeunesse en danger, une société en question
Pour certains citoyens, comme Christian, habitant de Jonquières dans l’Hérault, il n’y a pas à hésiter : « C'est une très bonne solution sportive cela éviterait d'avoir un policier derrière chaque élève. [...] Les portiques pour moi, une très bonne solution ». Il y voit un moyen efficace de faire face à un danger omniprésent, comparable aux contrôles d’aéroport.
De son côté, La Boule, d'Elbeuf en Seine-Maritime, tranche également en faveur des portiques : « Oui, ce n'est pas normal que des gamins rentrent avec des couteaux à l'école ».
Cependant, pour beaucoup, cette solution technique passe à côté du véritable problème. Jean-Pierre, de Cerny dans l’Essonne, s’inquiète des coûts exorbitants : « Installer des portiques à tous les établissements scolaires, non seulement ça me paraît impossible mais très coûteux. Je crois qu’il faut surtout que les parents éduquent leurs enfants ». Il propose une alternative plus radicale : sanctionner directement les parents au portefeuille.
Des portiques, mais à quel prix ?
Elodie, de Marseille, va encore plus loin en dénonçant un effet pervers : « Moi je suis contre parce que ça va avoir un coût financier [...] c'est comme si en fait on était dans une prison à ciel ouvert ». Une inquiétude partagée par Dede, de Bordeaux : « Efficace certainement, mais si on doit maintenant aller à l'école comme à l'aéroport, ça devient dramatique ».
Muriel, de Saint-Brice-sous-Forêt, résume le scepticisme général : « L'installation de portiques à l'entrée des établissements scolaires, oui pourquoi pas, mais ça va servir à quoi ? Ce n'est pas l'installation de portiques qui va sanctionner ces délinquants ». Pour elle, seule une véritable politique de répression judiciaire, avec des peines lourdes et immédiates, peut inverser la tendance.
Un symptôme d'une crise plus profonde
Au-delà de la sécurité physique, c’est le tissu éducatif et social qui est mis en cause. Envel Bougrier, de Pamiers dans l'Ariège, dénonce une fuite en avant : « On essaie de se substituer à une éducation, à une répression de la justice qui ne serait pas mise en place dans ce pays ».
CaptainThierry, d'Orthoux-Sérignac-Quilhan dans le Gard, se souvient d’une époque révolue : « Quand j'étais en primaire, il y avait chaque semaine une phrase sur la morale écrite au tableau [...] c'est certainement bien plus efficace qu'un portique »
.Enfin, Greg, de La Seyne-sur-Mer, alerte sur le recul des libertés : « Cette France est vraiment en train de décrire la jeunesse est globalement sacrifiée ».
L'installation de portiques détecteurs de métaux à l'entrée des établissements scolaires serait-elle, selon vous, une bonne chose ?