Dans une France divisée, la proposition d'un couvre-feu national pour les mineurs à partir de 23h suscite un vif débat. Est-ce une une bonne solution pour combattre la délinquance juvénile ou simplement une mesure de plus vers un contrôle social excessif ?

La recrudescence des actes de délinquance parmi les jeunes en France a mis sur la table une mesure drastique : le couvre-feu pour les mineurs. Cette proposition, déjà en vigueur à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, et soutenue par de nombreux élus, cherche à réduire les violences nocturnes. Mais, est-ce vraiment la panacée ou un pansement sur une plaie béante ?

Couvre-feu pour les mineurs : obligatoire pour lutter contre la délinquance ?

Le couvre-feu pour les mineurs semble être une réponse immédiate à la montée de la délinquance juvénile. En Guadeloupe, où le couvre-feu a été instauré, des résultats positifs sont déjà observés. Selon le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, cette mesure permet de réduire significativement les incidents nocturnes. Le maire de Béziers, Robert Ménard, souligne également que cela dissuade les jeunes de s'exposer à des situations de risque et engage les parents dans le contrôle des activités nocturnes de leurs enfants.

Une décision injuste envers nos enfants ?


Critiques et oppositions ne manquent pas. Des voix s'élèvent pour arguer que le couvre-feu cible injustement les jeunes, surtout dans les quartiers populaires, et ne s'attaque pas aux racines du problème — l'échec des politiques de jeunesse et de cohésion sociale. Jean-Louis Borloo, dans son rapport sur les banlieues, avait déjà prôné une approche plus holistique incluant le dialogue et la prévention plutôt que la restriction.

Actuellement, la France se trouve à un carrefour. Les sondages montrent un soutien notable pour le couvre-feu parmi les électeurs de droite, avec 80% de favorables. Toutefois, chez les jeunes de 18 à 24 ans, 51% y sont opposés.