Recueillis ce 28 avril 2025 via l'application Cvox par CNews sur La Matinale, les avis des citoyen(ne)s sur l’épineuse question du travail le 1er mai montrent une France à la fois partagée, mais animée par une même revendication : le respect de la liberté individuelle.

Le volontariat : une bouée économique pour certains

Alors que la ministre du Travail, Catherine Vautrin, s'est déclarée à TF1 le 28 avril 2025 favorable à l'ouverture des boulangeries le 1er mai, soulignant « une tradition dans notre pays, qui est celle du pain », beaucoup de Français saluent l'initiative. Ainsi, June, d’Ollioules (Var), défend vivement la possibilité de travailler ce jour-là : « Ceux qui veulent travailler pour gagner un petit peu plus d'argent pour pouvoir se payer un restaurant, partir en vacances [...], je vois pas où est le mal. Il n'y a qu'en France qu'on voit ça. »​.
Dans la même veine, Emmanuel, de Montmerrei (Orne), rappelle que la liberté doit primer : « Il est bien évident que l'on doit pouvoir travailler le premier mai au nom de la liberté et sur la stricte base du volontariat. »​.
Pierre, artisan à La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), insiste de son côté sur la tradition de l'engagement professionnel : « Ça fait plus de trente-sept ans que je suis artisan et j'ai toujours travaillé les premiers mai. Alors laissez-nous tranquilles, laissez-nous travailler. »​.

Un jour férié à sanctuariser selon d'autres

Face à ces appels à la liberté de travail, d’autres voix s'élèvent pour défendre le caractère sacré du 1er mai. Marie, de Chamalières (Puy-de-Dôme), insiste : « Pourquoi on ne peut pas se passer d’une journée dans l’année ? [...] Les boulangers travaillent souvent le samedi ou le dimanche matin. Alors le premier mai, on le laisse tel qu’il est. »​.
Philippe, de Varages (Var), alerte sur un risque d'abus latent : « À force de dire 'volontariat', les patrons vont insister pour qu’on travaille le premier mai. »​.
Une inquiétude que partage également Gérard, dans les Alpes-Maritimes : « Les gens qui gagnent en moyenne deux mille euros ou moins ne travailleront pas par plaisir mais par nécessité. »​.

La cherté de la vie est revenue comme un refrain dans les témoignages. Armelle Bonte, d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), ne décolère pas : « La vie coûte tellement cher qu'on est obligé d'aller travailler deux fois plus. »​. Thierry Coche, infirmier à Valenciennes (Nord), s’indigne lui aussi : « Pourquoi on n’aurait pas la liberté de choisir dans ce pays ? C’est de plus en plus contraignant. »​.

Un débat de société brûlant

Ce débat se cristallise aussi sur une perception de l’évolution des mentalités en France. Greg, de La Seyne-sur-Mer (Var), exprime une lassitude palpable : « C'est une honte, tous ces chômeurs qui ne veulent pas se lever pour travailler. Il faut arrêter de taper sur ceux qui veulent bosser. »​.
Jean Pierre, de Cerny (Essonne), résume l’aspiration de nombreux travailleurs : « Laissez la liberté aux gens de vouloir travailler le premier mai, tout simplement. »​.

Si certains voient dans cette journée l’occasion de gagner un complément de revenu bienvenu, d’autres rappellent l'importance de préserver au moins une journée de repos universel. Entre protection des droits sociaux et valorisation de la liberté individuelle, le débat sur le 1er mai reste une illustration poignante des contradictions françaises.
Quoi qu’il en soit, la proposition de loi portée par les sénateurs Annick Billon et Hervé Marseille est désormais entre les mains du Sénat. Elle décidera si, oui ou non, les traditions pourront s’adapter aux réalités économiques et sociales du pays.